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Lettre du Président Jérôme Honnorat aux membres de la SFN

Chers membres de la Société Française de Neurologie,

Je suis très honoré d’avoir été élu pour 2 ans Président de notre Société. Cette prise de fonction se fait également une année où les JNLF se déroulent à Lyon et me permettent de vous accueillir une première fois dans notre belle ville avant la journée du président qui aura lieu fin 2024. Après ces deux années de pandémie et de rencontres distanciées et virtuelles, c’est un plaisir de se revoir physiquement et de pouvoir poursuivre nos discussions sans être interrompu par des problèmes de réseaux informatiques.

Le bureau de la société va poursuivre son activité avec seulement quelques changements. Sophie Dupont va rester la secrétaire générale et je tiens à souligner son travail remarquable. Khê Hoang-Xuan reste trésorier et veille aux moyens de la société. Je les remercie sincèrement d’avoir accepté de poursuivre leurs missions et je suis très heureux de pouvoir collaborer avec eux pendant ces deux années au service de la SFN. Marie Vidailhet a été élue en 2022 Vice-présidente et prendra la présidence en 2025. Igor Sibon va également nous rejoindre comme membre du bureau.

Tout président se doit de présenter un programme. Que proposer ? Notre société est née le 8 juin 1899 avec 17 membres. Nous sommes maintenant environ 2000 neurologues en France, mais pour autant, moins de 25% sont membres de la SFN. Il me faut à mon sens le regretter. Il est évident que le monde change et ces trois dernières années ont été particulièrement difficiles du fait de la pandémie et des difficultés à nous rencontrer, ce qui a cassé un certain nombre de liens pourtant essentiels à la diffusion des connaissances et aux relations humaines qui sont le terreau des travaux collaboratifs et des nouvelles découvertes. Néanmoins, le problème est beaucoup plus ancien. Il me faudra discuter avec chacun des raisons de la désaffection de certains pour la SFN. Je suis en effet convaincu que la SFN est essentielle à notre discipline. C’est le ciment de la maison commune des neurosciences cliniques. La SFN doit être le lien et le pivot entre toutes les sociétés de sous spécialités et s’assurer de la diffusion à tous du socle des nouvelles connaissances. Elle doit être leader pour promouvoir la neurologie et les neurosciences auprès du grand public et des autorités. En tant que neuro-oncologue, je suis parfaitement conscient de l’importance de cette vision. Oncologues et neurologues n’abordent pas la prise en charge d’une tumeur cérébrale avec le même esprit. Lutter à tout prix contre la prolifération cellulaire, n’est pas la même chose que de se préoccuper systématiquement des effets du traitement sur le fonctionnement cérébral. Il est souvent meilleur pour les patients de vivre avec une tumeur en place sans trouble neurologique, que guéri de celle-ci avec un handicap. La SFN doit porter le message des connaissances et doit être l’âme de notre discipline. Que faut-il faire pour cela ? Il me semble qu’une intégration plus grande et plus rapide des jeunes neurologues est indispensable. Il faut également dynamiser nos relations avec les sociétés Européennes et mondiales pour favoriser les échanges et ouvrir nos pratiques à la jeunesse. Je sais qu’à une époque d’éco-responsabilité, les échanges internationaux n’ont pas la cote et qu’il faut veiller à l’empreinte carbone de chacun, mais il faudra trouver des solutions car le repli sur soi n’en est pas une. Nous travaillerons avec Marie Vidailhet et avec l’ensemble du bureau à cette intégration des plus jeunes et à favoriser les échanges au moins Européens.

Enfin, il faut dire un mot de la revue neurologique. Une grande société doit avoir un journal de grande qualité. Je suis particulièrement heureux de l’augmentation de l’impact facteur qui est lié au travail acharné depuis des années des différents rédacteurs en chef : Christine Tranchant, Jean-Philippe Azulay et maintenant Philippe Couratier. Nous devons travailler en étroite collaboration pour augmenter encore cet impact facteur. La revue neurologique doit redevenir un journal essentiel au développement de la discipline et compétitif par rapport aux revues anglo-saxonnes et doit être soutenu par tous.

Très amicalement à chacun.

Professeur Jérôme Honnorat
Président de la SFN